Du 12 janvier 1941 au 23 juillet 1941

Correspondance reçue par le docteur Camille Joubert, principalement émise par Michel Bloch, alors emprisonné, mais aussi, dans une moindre mesure, par Pierre Bloch, qui s’inquiète du sort de Michel Bloch.

Camille Joubert (1873–1944)

Médecin à Thiers, il s’engagea comme chirurgien durant la Première Guerre mondiale, période durant laquelle il rencontra sa future épouse Alyde Kalé, une infirmière russe. En 1934, tous deux rejoignirent les Amis de l’Union Soviétique et Camille en devint le responsable départemental. Militant communiste, il s’investit activement dans la Résistance après sa révocation en 1940. En 1943, les Mouvements Unis de la Résistance organisèrent son exfiltration vers Chadeleuf, sous l’identité de Claude Juge. Affaibli par la maladie, il y mourut le 12 avril 1944. Après la Libération, une avenue fut rebaptisée en son honneur à Thiers. La mention « Mort pour la France » fut ajoutée à son état civil en octobre 1946.

Michel Bloch (1911-2000)

Fils de Jean-Richard Bloch, originaire de Poitiers, il étudia en Autriche et enseigna l’histoire et la géographie, à Paris, puis à Thiers à partir de la rentrée 1938. Nouveau venu dans cette ville, il y rencontra le docteur Camille Joubert lors d’un épisode difficile. Monsieur et Madame Joubert l’accueillirent « comme un fils », selon ses propres termes. Engagé dans la lutte antifasciste, Michel Bloch entra en résistance en 1940. Arrêté en 1941 pour possession de tracts clandestins, il fut condamné à cinq ans de prison et libéré par un maquis en 1944. Il rejoignit alors les Francs-Tireurs et Partisans et contribua à la Libération, notamment à Limoges où il organisa la propagande des FFI (Forces françaises de l’intérieur). En 1945, installé à Paris avec son épouse Colette, il intégra le cabinet du ministre de la Santé, François Billoux, d’abord comme chef adjoint, puis comme directeur de cabinet. En 1947, il retrouva un poste d’enseignant dans la capitale et en 1949 obtint sa mutation à Poitiers. Jusqu’à sa retraite en 1971, il y exerça comme professeur d’histoire-géographie au collège moderne et technique de la Cathédrale, futur lycée technique commercial.

Pierre Bloch

Celui qui signe ainsi est probablement Pierre Abraham Bloch (1892-1974), frère de Jean-Richard Bloch et donc oncle de Michel Bloch. Mobilisé comme officier puis capitaine dans l’armée de l’air lors des deux conflits mondiaux, il s’engagea dans la Résistance. En 1941, il fonda à Nice une librairie qui diffusait les œuvres des poètes de la Résistance. Il contribua à la libération de la ville, dont il devint conseiller municipal de 1947 à 1959. Écrivain, journaliste et critique sous le nom de Pierre Abraham, il adhéra au Parti communiste après la Seconde Guerre mondiale et dirigea la revue Europe de 1949 à 1974.

Le 29 novembre 2024, Françoise Szczot a donné au Service des collections remarquables de l’Université de Poitiers les lettres envoyées par Michel et Pierre Bloch à son grand-père, le Docteur Camille Joubert, en 1941. Ce don fit suite au décès de sa mère, Nicole Joubert, une ancienne résistante et déportée.

Fille de Lydia Khalé et du docteur Camille Joubert, Nicole Joubert (1920–2019) fut une amie proche de Michel et Colette Bloch. Militante communiste dès 1937, elle s’engagea dans la Résistance à Clermont-Ferrand pendant ses études. Arrêtée le 28 novembre 1940, elle fut condamnée à deux ans de prison et à vingt ans de privation de ses droits civiques. Libérée fin novembre 1942, elle rejoignit les Francs-tireurs et partisans français avec son frère Alain. De nouveau arrêtée le 23 mai 1943, elle fut emprisonnée, puis déportée à Ravensbrück. Elle rentra en France en mai 1945. Devenue Nicole Rambure, elle vécut à Marseille jusqu’à son décès en 2019 à l’âge de 98 ans.

Le fonds du Docteur Camille Joubert contient 36 lettres qui lui ont été adressées : 34 lettres de Michel Bloch, écrites depuis les prisons de Riom, Clermont-Ferrand et Nontron (12 janvier – 23 juillet 1941) ; 2 lettres de Pierre Bloch (13 janvier et 13 février 1941).

Les archives de Michel et Colette Bloch conservées dans le Service des collections remarquables de l’Université de Poitiers.

Les dossiers d’anciens combattants du couple Bloch aux Archives départementales de la Vienne (cote 1825 W 16, dossier n°4221 pour Colette Bloch ; cote 17177, dossier n°17177 pour Michel Bloch).

Fonds consultable sur place au sein du Service des collections remarquables.

Les reproductions et photographies ne sont pas autorisées.

L’inventaire de la correspondance du docteur Camille Joubert sera prochainement accessible dans Calames.

Un inventaire détaillé est également mis à disposition.


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