En 1657, Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676), conseiller du roi et secrétaire placé aux commandes de la flotte marine française, publie Clovis ou la France chrétienne, poème héroïque en 26 chants nourri de merveilleux chrétien, qui souligne les origines divines de la monarchie française, au travers de la figure de Clovis.
L’ouvrage est un objet particulièrement soigné, dont les illustrations sont les œuvres des plus grands artistes de l’époque. Ainsi, le frontispice a été dessiné par Charles Le Brun, avant d’être gravé sur cuivre par Nicolas Pitau. Les figures placées à l’intérieur de l’ouvrage (portrait de Louis XIV à cheval, monogramme de Louis XIV et planches en pleine page en tête de chacun des 26 livres) sont attribuées à Abraham Bosse et François Chauveau.
Cette œuvre est au cœur de la Querelle des Anciens et des Modernes qui secoue les mondes des arts et des lettres au XVIIe siècle. Dévot, puis pris dans des délires mystiques à la fin de sa vie, Jean Desmarets de Saint-Sorlin est du côté des Modernes, et s’oppose fortement à Boileau et aux Anciens, qu’il juge souvent impies, voire hérésiarques.
Mais, au XVIIIe siècle, ce poème est ridiculisé. Voltaire, comme beaucoup de ses contemporains, considère Jean Desmarets comme médiocre et précise que « sur la fin de sa vie, il fut plus connu par son fanatisme que par ses ouvrages ».