
L’historien Marc Ferro est décédé la semaine dernière.
L’hommage unanime, comme celui de Libération, qui lui est rendu témoigne d’abord de ses grandes qualités d’historien, comme spécialiste de la Russie et de l’URSS, en particulier avec les bouleversements de la première moitié du 20e siècle.
Sa production intellectuelle ne s’est pas limitée à ce champ chrono-géographique : il a également écrit des ouvrages qui ont fait date sur Pétain, le colonialisme, la Première et la Seconde Guerre mondiale… entre autres car sa volonté de transmettre semblait sans limite.




Marc Ferro a été également un acteur majeur de la réflexion historiographique : il se souciait autant de produire du savoir historique que de sa transmission. Son livre « Comment on raconte l’histoire aux enfants » continue à être une référence pour les enseignants du primaire et du secondaire. Il a été un des pionniers de la réflexion sur les rapports entre cinéma et histoire : c’est d’ailleurs à ce titre que son visage est devenu familier du public avec son émission « Histoires parallèles » (sur Arte) qui a eu le temps entre 1989 et 2001 de marquer une génération d’amateurs d’histoire. Rien d’étonnant au regard de son parcours : Marc Ferro a été nommé par Fernand Braudel lui-même à la tête de la prestigieuse revue des Annales qui a influencé durablement l’historiographie bien au-delà de la France pendant des décennies.
Rappelons enfin que Marc Ferro a vécu ce vingtième siècle dans sa chair : résistant dans le maquis du Vercors, orphelin d’une mère assassinée à Auschwitz, enseignant d’histoire en Algérie engagé contre la guerre coloniale, historien reconnu opposé aux lois mémorielles, il aura été aussi un acteur engagé de cette histoire contemporaine qui le passionnait.
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